Le décret 2018-437 du 4 juin 2018 intègre désormais le risque radon dans la démarche générale de prévention des risques professionnels.
Qu’est-ce que le radon ?
Le radon est un gaz radioactif naturel, incolore et inodore, présent partout dans la croûte terrestre. Le radon, remontant du sous-sol, peut s'accumuler dans l’air des bâtiments, notamment dans les sous-sols et les rez-de-chaussée.
Le radon constitue un risque majeur pour la santé. Du fait de son caractère cancérogène pulmonaire certain pour l'homme, il engendre un excès de risque de cancer du poumon. En France, il est ainsi estimé responsable de 10 % des cancers du poumon, soit environ 4 000 nouveaux cas de cancer du poumon et 3 000 décès par cancer du poumon par an.
Dans le cadre professionnel, certains espaces d'un bâtiment peuvent favoriser l‘entrée et l'accumulation de radon à des niveaux préoccupants.
Démarche d’évaluation du risque radon
La réglementation a défini un niveau de référence à 300 Becquerels par mètre cube d’air.
Un dépassement de ce niveau de référence peut se produire dans les locaux de travail. Dans la majorité des cas, la source de radon est le sol. Les locaux en sous-sol et rez-de-chaussée sont particulièrement concernés, ainsi que les pièces confinées et pas ou très peu ventilées.
La première étape de l’évaluation des risques passe par une analyse documentaire
Celle-ci consiste à consulter la carte des zones de potentiel radon des formations géologiques, c'est-à-dire leur capacité à générer du radon en surface :
https://www.irsn.fr/savoir-comprendre/environnement/connaitre-potentiel-radon-ma-commune
Cette cartographie permet de définir des zones pour lesquelles la présence de radon a des concentrations élevées, dans les bâtiments, est la plus probable.
Les communes françaises sont classées en 3 catégories :
- Zone 3 "Potentiel radon élevé" - Mesurage recommandé
- Zone 2 "Potentiel radon moyen" : Procéder au mesurage si présence de facteurs aggravants (sous-sols, failles, cavités...)
- Zone 1 "Potentiel radon faible" : il n’est généralement pas nécessaire de procéder à un mesurage du radon sauf si d’autres éléments de l’analyse documentaire mettent en évidence la nécessité de réaliser un mesurage
L'analyse peut également s’appuyer sur :
- Les sources d'information géologique : https://www.georisques.gouv.fr
- La base de données sur les anciens sites miniers d'Uranium : https://mimausabdd.irsn.fr
- La qualité de construction vis-à vis du radon
- L'activité professionnelle et les conditions de travail
- La connaissance de résultats antérieurs de mesurage du radon
Mesurage du radon
L’employeur peut procéder lui-même au mesurage du radon ou faire appel à un organisme compétent en radioprotection.
Le mesurage du radon doit durer 2 mois minimum pendant l'hiver en situation normale de travail.
Il doit être effectué à l'aide de détecteurs solides de traces nucléaires (DSTN).
Les résultats des mesurages communiqués par le fournisseur sont comparés au niveau de référence de 300 Bq/m3.
Depuis 2023, le PST Landes met en place des campagnes de mesures du radon dans les entreprises du département.
Mesures de prévention
La mise en œuvre de mesures de prévention dans les lieux de travail a pour objectif de réduire la concentration en radon en dessous du niveau de référence.
Cela passe notamment par :
- L’étanchéité de l'interface entre le sol et le bâtiment
- La ventilation des locaux
- Le traitement des soubassements
La Direction Générale du Travail (DGT) a établi un guide pratique à destination des employeurs, détaillant l’évaluation du risque et la possibilité de procéder à un auto-mesurage du radon.
Pour aller plus loin :
CARSAT Aquitaine, Les risques liés à l'exposition au radon dans les entreprises
Démarche et mesures de prévention pour réduire le risque radon
Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection, Savoir et Comprendre
https://www.irsn.fr/savoir-comprendre/environnement/radon
